Le choeur de la cathédrale |
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Réalisées entre 1525 et 1535 à la demande de l'évêque Jean de Mauléon, les stalles de Saint Bertrand répondaient au besoin d'isoler les chanoines du flux des pèlerins. Lorsque s'ouvre à Saint Bertrand le chantier des stalles, celui de la
cathédrale d'Auch est commencé depuis environ dix ans et c'est sans doute
à la métropole dont il dépendait que l'évêque du Comminges emprunta
cette idée. Appartenant, quant au style, à la Renaissance, ce type d'aménagement
relève, en fait, d'une pratique religieuse du Moyen-Âge. Deux mondes coexistaient
alors dans nombre d'églises : celui des clercs séparés des laïcs.
Les premiers occupés à célébrer l'office; les seconds, communiant rarement,
étaient surtout attirés par les dévotions rendues aux reliques. Dans cette
perspective, il ne choquait personne d'élever un choeur réservé aux chanoines
qui maintenait les simples baptisés à la périphérie de l'espace sacré
ainsi délimité. Des claires-voies, au niveau du sanctuaire, permettaient
aux plus dévots des pèlerins, d'assister à la messe célébrée à l'autel
majeur. Mais lorsque s'ouvre ce chantier, l'Église est en pleine crise
: Luther vient d'enclencher ce qui donnera la Réforme Protestante.
La papauté engagera à son tour l'Église dans une vaste réforme. Le concile
de Trente qui se tient entre 1545 et 1563 définit de nouvelles règles
liturgiques centrées sur l'eucharistie : désormais les fidèles devront
assister à la messe. Alors, dans la majorité des cas en France, on démolira
les Jubés pour permettre aux fidèles d'apercevoir l'autel. À Auch comme
à Saint Bertrand on gardera l'aménagement qui vient à peine d'être achevé,
préférant créer en avant du jubé un espace liturgique adapté aux nouvelles
normes : c'est l'autel de la paroisse qui, à l'entrée de la nef gothique,
fait face à l'orgue. |
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