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Devant nous sont disposées sur deux niveaux les soixante-six
stalles formant le chur des chanoines: vingt-huit salles basses
et trente-huit stalles hautes auxquelles on accède soit par les extrémités,
soit par les coupées nord et sud. L'entrée principale, au fond, est surmontée
par la chaire du jubé. Au-dessus des dossiers des stalles hautes court
un baldaquin formé d'une succession d'arcs en plein cintre portant un
entablement. Il est décoré d'une frise de motifs de style "grotesque"
très prisé de la Renaissance. Au-dessus de l'entablement, une série de
frontons triangulaires s'orne de cartouches, de têtes d'anges, de trophées,
de feuillages stylisés.
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photo © Michel Escourbiac |
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photo © Michel Escourbiac |
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Mais l'essentiel de la verve décorative des artistes semble s'être concentré
tout spécialement dans la sculpture des parcloses - séparations - et des
miséricordes - tablettes rajoutées, par miséricorde, au dos des
stalles pour permettre au chanoines de se reposer. Ils ont mélangé dans
la plus vive fantaisie les animaux fabuleux ou mythologiques, les êtres
humains dans leurs formes les plus caricaturales, retrouvant, par-dessus
la sculpture gothique, la meilleure veine créatrice de l'art roman réinterprétée
en termes italianisants de la Renaissance. En effet, les artistes de Saint-Bertrand
de Comminges semblent avoir puisé leur répertoire dans des sources d'inspiration
très diverses, vulgarisées par la multiplication des gravures religieuses,
bibliques, profanes, populaires, moralisatrices, historiques ou épiques
et la redécouverte de l'art antique.
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Photo
© Paroisse St-Bertrand |
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Photo © Paroisse St-Bertrand |
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Juste derrière l'arbre de Jéssé, à droite en entrant, se trouve la stalle
du doyen ou de l'évêque lorsqu'il ne présidait pas au trône épiscopal.
Alors que les autres stalles sont surmontées d'une voûte étoilée, celle-ci
est couverte d'un dais avec clef pendante et campanile.
À l'autre extrémité la stalle épiscopale est couronnée d'un dôme à plusieurs
étages formé de clochetons et de pinacles que surmonte un saint Michel
terrassant le démon. La marqueterie du dossier présente saint Bertrand
et saint Jean-Baptiste, patron de l'évêque Jean de Mauléon dont la devise
et le monogramme apparaissent en haut. On voit en outre, au bas, une roue
empanachée de plumes d'autruche, à jante brisée, avec sa devise Dieu
seul donne le succès à nos travaux. La cloison de séparation a pour
thème le martyre de saint Pierre, en bas-relief surmonté d'une magnifique
statue de l'Apôtre en ronde-bosse.
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