Le choeur de la cathédrale |
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retable
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L'extérieur du choeur Les artistes du XVIe siècle n'ont pas négligé le pourtour extérieur du chur. Chaque panneau est délimité par des colonnettes et surmonté d'une arcature garnie de têtes d'hommes et de femmes en haut relief. Elles n'ont aucune signification iconographique précise. Les panneaux se terminent en haut par des frontons que surmontent des chimères, des oiseaux, des sirènes et des motifs végétaux.
En sortant du chur et en nous dirigeant vers la gauche, nous allons admirer le pourtour extérieur de la cloison à claire-voie. Ici les têtes en relief laissent la place à des motifs en marqueterie. À la partie supérieure de la clôture, les artistes ont fait figurer l'Ave Regina coelorum avec quelques modifications. Sous les lettres du motet marial apparaissent les célèbres portraits en marqueterie, mêlant des personnages historiques aux Preux de l'épopée carolingienne ou des légendes épiques. Après avoir dépassé les deux premiers tympans chargés des armoiries et du chiffre de la devise de Jean de Mauléon - Omnis Amor Tecum - nous remarquons successivement: le pape Léon X, son frère Julien de Médicis, Hector de Troyes (ou Arthur), Alexandre Jannée, roi des Juifs, I'empereur Jules César, Roland, Charlemagne, Olivier, un personnage non identifiable, Hector (?), un personnage inconnu, Josué, juge des Juifs. Nous retrouvons le décor de marqueterie après le mausolée de saint Bertrand avec la suite de l'Ave Regina coelorum. Mais sur le côté nord de la claire-voie les portraits de Preux font place aux devises, aux entrelacs et aux arabesques. Nous retrouvons également après la porte nord du chur la clôture extérieure avec les belles têtes antiquisantes au sommet des panneaux.
Il faut des heures pour découvrir l'oeuvre des mains anonymes qui travaillèrent ici. Maniant riflards, varlopes, trusquins, doloires et cognées pour dégrossir les pièces de bois tout en réservant les masses qui allaient leur permettre de sculpter en relief; ciseaux à bois et maillets pour réaliser, jusque dans le moindre détail, personnages, animaux, feuillages, décors les plus divers...ces mains avaient un sens inné du volume. Mettant leur savoir-faire au service de la Foi chrétienne, elles se permettaient bien parfois quelques grivoiseries - mais étaient-elles perçues comme telles de leur temps? - ou quelques libertés, plutôt rassurantes quant à lesprit de résistance, par rapport à la hiérarchie qui les employait! Travaillant sans soucis de rentabilité elles produisaient, comme naturellement, du beau. Ne cherchant pas, dabord, la notoriété elles seffaçaient derrière Celui au service duquel elles avaient conscience de travailler. Ce faisant elles nous ont légué un merveilleux livre dimages qui fut un média essentiel de la transmission de la foi pendant plusieurs siècles. Ayant commis lacte scientifique, nous avons perdu bien des clefs qui nous permettraient de déchiffrer comme un jeu denfant leur message. Ne projetons pas nos préoccupations sur leurs oeuvres et ne leur attribuons pas nos phantasmes qui ne sont que les fruits de nos angoisses ou de nos refus à accepter que le Christ demeure, aujourdhui encore, Le chemin, La vérité et La vie. Laissons-nous, au contraire, évangéliser par la beauté quelles
surent produire. |
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