B e r t r a n d d e l ' I s l e J o u r d a i n |
<< Bertrand
de l'Isle Jourdain
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Le livre des miracles Comment se présente son opuscule ? Témoin de son temps, il est peu attentif aux précisions chronologiques et consacre les deux tiers de son livre à des récits de miracles. Comme la plupart des clercs de son époque, Vital manie le latin avec aisance et rédige de façon simple et claire. Son style alerte et précis en rend la lecture facile. Désireux d'aller droit au but, il se tourne davantage vers les considérations pieuses que vers les descriptions historiques, géographiques ou sociologiques. Alors que ses contemporains se laissent parfois entraîner à d'étourdissantes redondances verbales, Vital est très sobre, parfois trop sobre à notre gré. Son manque de prolixité tranche par rapport à d'autres récits hagiographiques du XIe siècle qui multiplient les détails émouvants, les allusions amusantes ou les descriptions terrifiantes. Malgré tout, le nombre de trente et un miracles place le recueil de Vital dans une bonne moyenne, entre certains libri miraculorum qui ne présentent que quelques récits à peine et des livres aussi considérables que celui de Notre-Dame de Rocamadour qui raconte cent vingt-six miracles avec un luxe de détails presque inégalé. Quel enseignement tirer du livre des miracles de saint Bertrand ? Le choix du notaire apostolique n'a pas été neutre et il est facile d'en retrouver le fil conducteur. Les quatorze premiers récits présentent des miracles réalisés par l'évêque de Comminges de son vivant. Il faut leur adjoindre un quinzième miracle, puisque le trentième récit est double: il place un événement avant la mort de saint Bertrand et un autre après. Vital a aussi retenu seize récits de miracles réalisés par l'évêque après sa mort. Nous allons voir en les analysant qu'il s'en dégage une sorte de "théologie" vécue de l'évêque de la réforme grégorienne et une véritable orientation pastorale qui caractérisera ce pèlerinage pendant huit siècles. Chose peu banale pour un hagiographe, sur les quinze miracles accomplis par l'évêque durant sa vie terrestre, Vital ne retient que deux guérisons physiques (ler et 6ème récits). Visiblement, ce n'est pas le pouvoir thaumaturgique de saint Bertrand qui l'intéresse a priori. Il faut regarder ailleurs. |
Mais le moine Vital ne s'est pas contenté de dépeindre Bertrand
comme I'intendant fidèle et avisé de l'Évangile. Nous allons voir
maintenant ce qui occupait par priorité l'évêque au milieu de la diversité
de ses tâches pastorales.
Il est bien difficile, aujourd'hui, d'entrer dans les détails et de comprendre de quel mal périt ce prêtre. Les récits hagiographiques du Moyen Âge ignorent toujours les causes secondes qui forment le tissu de l'existence quotidienne. Ils ne se préoccupent nullement de détailler les circonstances de temps, de lieux, de personnes ou d'événements; ils vont droit au but qui les intéresse: le châtiment des coupables, la récompense des bons, la glorification des saints et la manifestation directe de Dieu dans la vie des hommes. |
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